Seb Bouin a enchaîné Change 9b+, à Flatanger en Norvège. Il s’agit de la troisième ascension de la voie établie par Adam Ondra en octobre 2012 et répété ensuite par Stefano Ghisolfi en septembre 2020. Avec cet croix, Bouin a terminé sa saison d’escalade dans la grotte de Hanshelleren, d’où il part cette année avec une liste impressionnante de voies enchainées.
Comme Ghisolfi l’avait déjà fait pour la stratégie de travail d’une voie aussi grande que Change, le Français avait préalablement enchaîné les deux longueurs en lesquelles la voie peut être divisée. Dans les deux cas, il a utilisé des genouillères, tout comme l’Italien. La première partie lui a semblé être « 9a+ en utilisant des genouillères et sans elles elle pourrait être 9a+/b ». Je pense que cette différence n’affecte pas la cotation globale de la voie. La deuxième longueur est un 9a difficile, très soutenue quand on vient d’en bas ».
Le projet étant achevé à 50 %, le temps manquait à Seb : « Il ne me restait que quatre jours avant de devoir rentrer chez moi et je ne savais pas si cela suffirait pour enchaîner la voie en entier. Mon corps commençait à avoir du mail avec le style d’escalade proposé dans la grotte, mais je voulais rester dans le jeu jusqu’à la fin.
Le premier jour où Bouin avait prévu d’essayer l’itinéraire, il a dû abandonner lidée. « Les conditions étaient horribles, avec de l’humidité et des prises clés mouillées, j’ai donc décidé de ne pas grimper et d’attendre le lendemain », raconte-t-il. Le deuxième jour, les facteurs environnementaux n’avaient pas beaucoup changé, mais Seb a décidé de tenter le coup, tombant après le deuxième crux.
« Je n’ai pas l’habitude d’enchaîner le dernier jour et la dernière tentative, mais cette fois, c’est arrivé ».
Le 5 août, Seb est fatigué par la tentative de la veille et n’a pas bien dormi. Il n’avait pas prévu de grimper mais les conditions avaient changé et pouvaient jouer en sa faveur. « J’ai finalement décidé de réessayer la voie. C’était très différent du jour précédent. Je n’ai fait aucune erreur et j’ai senti que je pouvais atteindre le relai. Je n’ai pas l’habitude d’enchaîner le dernier jour et à la dernière tentative, mais cette fois, c’est arrivé », raconte Seb.